"La collection complète du Bulletin de la Commission royale d'Histoire (de 1837 au dernier numéro paru) est consultable gratuitement sur le site de Persée".
Pour les commandes, veuillez vous adresser aux Editions ASP - info@aspeditions.be.
Résumé - Il y a presque cent ans, un formulaire du XVe siècle a été transféré des Archives de l’État à Mons à la Bibliothèque de l’Université de Gand, où, depuis lors, il fait partie de la riche collection des manuscrits médiévaux. Ce transfert a sauvé le manuscrit de l’incendie catastrophique qui a frappé le dépôt d’archives dans la capitale du Hainaut pendant la Seconde Guerre mondiale. Jusqu’à présent, cette source a gardé ses secrets car une étude approfondie de celle-ci fait encore défaut. Cependant, le formulaire offre un aperçu unique de l’organisation de la juridiction gracieuse à la fin du Moyen Âge dans le comté de Hainaut et fournit des indications importantes sur le rôle spécifique des hommes de fief. Compte tenu de la valeur de ce manuscrit, une édition critique du texte s’impose donc afin de rendre son contenu plus accessible. Cette contribution veut en premier lieu répondre à ce besoin, mais elle vise également à (1) approfondir les faits déjà connus ; (2) formuler des alternatives afin de nuancer les interprétations antérieures ; (3) lancer des recherches supplémentaires pour combler les lacunes existantes.
Falco Van der Schueren (né le 8 mai 1992) a obtenu un bachelier en éducation secondaire à l’Arteveldehogeschool en 2016 et un master en histoire à l’Université de Gand en 2019. Sa thèse intitulée ‘Ars notariatus Hanoniensis : openbare notarissen en hommes de fief in de organisatie van vrijwillige rechtspraak binnen laatmiddeleeuws Henegouwen (1345-1467)’ a été couronnée par le Prix André Schaepdrijver. Au terme de ses études, il travaille comme chercheur indépendant. Il prépare actuellement une dissertation intitulée ‘Gedeeld belang of onderlinge wedijver ? De organisatie van vrijwillige rechtspraak in de Zuidelijke Lage Landen tijdens de late middeleeuwen (1278-1433)’, pour laquelle un mandat personnel lui a été décerné par le Bijzonder Onderzoeksfonds (BOF) de l’Université de Gand.
Résumé. – La juridification et le recours croissant à l’écrit dans l’administration bourguignonne, ainsi qu’une culture chevaleresque, marquèrent les contours de la diplomatie bourguignonne. La professionnalisation de l’activité diplomatique à l’époque du duc Jean sans Peur (1404-1419) encouragea la spécialisation et la formalisation des documents diplomatiques. Cette contribution offre un éventail des documents diplomatiques les plus usités : lettres de créance, de procuration, d’instructions et de sauf-conduit.
Christian De Borchgrave (°1966), docteur en histoire, est premier conseiller à la Chambre des représentants de Belgique et collaborateur scientifique bénévole à la Société Ruusbroec (Université d’Anvers). Il est l’auteur de livres et d’articles sur la diplomatie sous le duc de Bourgogne Jean sans Peur et sur l’histoire de l’église catholique en Flandre dans l’entre-deux-guerres.
Bert Verwerft (°1985), licencié en histoire, est expert du patrimoine culturel à la commune de Beveren. Il est corédacteur de la revue Het Land van Beveren et collaborateur scientifique bénévole au département d’histoire de l’Université de Gand. Ses intérêts scientifiques se situent à l’intersection de l’histoire sociale et de l’histoire politique, avec une attention particulière à la guerre au bas Moyen Âge et à la sociogenèse de la noblesse bourguignonne.
Résumé - La guerre, à l’époque médiévale et moderne, perturbe gravement l’économie et entraîne la suspension du fonctionnement normal des institutions, voire leur effondrement temporaire. Celles-ci, pourtant, ne tardent pas à réagir par la mise en œuvre de procédures administratives complexes tendant à restaurer leur emprise sur la société. Sont ici présentées deux enquêtes menées par la Chambre des comptes de Lille en 1486 et 1495, la première à la demande du fermier du domaine comtal de Ninove, la seconde sollicitée par le receveur de l’Extraordinaire de Flandre. L’enquête de Ninove livre de précieuses informations sur les conséquences de la guerre sur la démographie, la main d’œuvre et l’agriculture. On y voit que quelques mois d’opérations militaires suffisent à faire chuter d’un tiers ou de la moitié le produit d’un cycle triennal entier. L’information sollicitée par le receveur de l’Extraordinaire de Flandre, quant à elle, révèle les obstacles que devait surmonter un officier du prince dans l’exercice de ses fonctions. Les deux documents illustrent toute l’importance de la routine dans le développement de l’État : le discours de « rationalité administrative » porté par les Chambres des comptes était en effet rendu performatif non par l’efficacité des procédures de contrôle, mais par leur répétition.Amable Sablon Du Corail – Ancien élève de l’Ecole nationale des Chartes, il est conservateur en chef du patrimoine aux Archives nationales (France), où il dirige le département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime. La plupart de ses travaux portent sur l’histoire politique, financière et militaire, à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne, en France et dans l’espace bourguignon. Il a récemment publié La guerre, le prince et ses sujets. Les finances des Pays-Bas bourguignons sous Marie de Bourgogne et Maximilien d’Autriche (1477-1493) aux Editions Brepols (2019).
Résumé. - Cet article a pour objet la publication et l’étude d’une correspondance peu connue entre les chapitres cathédraux de Cologne et de Liège, relative à l’application de la Paix de Dieu et datée de 1128-1137. Cet échange de lettres apporte également des informations précoces sur la pénétration du droit savant dans le pays mosan au cours de la première moitié du xiie siècle.
Jean-Louis Kupper est membre correspondant de l’Institut de France, membre de l’Académie royale de Belgique et professeur émérite de l’Université de Liège. Il est secrétaire-trésorier adjoint de la Commission royale d’histoire.
Julien Maquet est conservateur du Trésor de la cathédrale de Liège et maître de conférences à l’Université de Liège. Il est secrétaire de la Commission royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances de Belgique.
Résumé. - Simon Borluut faisait partie d’une famille patricienne de Gand, de sa ville natale, où il occupa plusieurs fonctions politiques. Ce document financier privé qu’il nous a laissé permet d’avoir une idée de la manière dont il a utilisé ses moyens financiers personnels. Il illustre le comportement de consommation d’un gantois aisé au milieu du quinzième siècle. Le document complète aussi nos connaissances en matières de prix et de salaires, Simon Borluut étant le chef d’un ménage qui employait un nombre élevé de serviteurs. Il y avait bien les dépenses journalières évidentes pour la nourriture, les vêtements, et les coûts de la vie, mais ce qui frappe ce sont les investissements multiples dans des activités religieuses et dans l’entretien de la mémoire du lignage. La ‘grande’ politique n’est mentionnée que de façon discrète, malgré le rôle tenu par Simon Borluut et l’impact de la guerre que la ville de Gand a menée jusqu’en 1453 contre son seigneur, le duc Philippe le Bon de Bourgogne.
Marc Boone (Gand, 1955) est professeur ordinaire d’histoire médiévale à l’Université de Gand, université où il a obtenu son doctorat en 1987. Doyen de la faculté de Philosophie et lettres entre 2012 et 2018, professeur invité à l’Université de Bourgogne (Dijon), de Paris IV et à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (Paris), à l’‘Università degli studi di Milano’, titulaire de la chaire Francqui au titre Belge à l’ULB. Membre de la KVAB (Koninklijke Vlaamse Academie van België) et de l’Academia Europeae. Président du comité Pro Civitate (Académies royales) et de la Société d’histoire et d’archéologie de Gand. Champs de recherches : histoire urbaine, histoire politique et socio-économique du bas Moyen Âge, histoire bourguignonne.
Résumé. - Au cours des bombardements de 1914 disparaissaient la grande majorité des archives médiévales d'Ypres, et avec elles l'important fonds de chirographes. Ceux-ci ne sont pour autant pas complètement perdus pour l'historien, puisque certains d'entre eux ont été transcrits ou analysés avant leur destruction. La grande quantité de reconnaissances de dette conservées sous ces deux formes permet entre autres choses d'étudier le réseau de crédit de la ville flamande au XIIIe siècle. Dans cette perspective, nous avons rassemblé toutes les éditions et tous les résumés disponibles aujourd'hui, et avons versé tous les renseignements récoltés à la base de données Diplomata Belgica. Cet article accompagne ce versement, et donne une description du corpus d'actes ainsi constitué.
Sébastien de Valeriola né en 1984, est détenteur d’une licence en mathématiques, d’un doctorat en sciences, d’un master en sciences actuarielles et d’un master en histoire. Chargé de cours à l’ICHEC Brussels Management School, il effectue un doctorat en histoire médiévale en cotutelle à l’Université catholique de Louvain et à l’Universiteit Gent. Ses travaux historiques portent sur la gestion du risque de défaut en Flandre et dans le nord de la France aux xiiie et xive siècles.
Résumé. - Cette contribution propose l’édition de quatorze contrats de location du XVe siècle relatifs à des étuves situées à Louvain. De tels contrats sont très utiles pour les historiens, car ils fournissent un aperçu unique de la riche culture matérielle et de l’histoire des établissements thermaux médiévaux [appelés « stoven » (soit poêles en français)]. Certains de ces établissements servaient également de maisons de passe, où des prostituées vendaient leurs charmes. Les historiens considèrent encore trop souvent la prostitution comme un phénomène marginal, mais ces contrats montrent en tout cas que ni les propriétaires ni les gérants de ces lieux de plaisirs ne vivaient en marge de la société. Une autre raison qui justifie la publication de ces contrats est le fait qu’ils appartiennent à une source à peine exploitée jusqu’à maintenant, à savoir les registres échevinaux. Il s'agit de séries de sources contenant d'innombrables actes de juridiction gracieuse relative aux citadins, lesquels furent à peine consultés par les historiens en raison de leur inaccessibilité. Cette publication constitue donc une première étape dans la découverte des registres de Louvain. En mettant l'accent sur un type de document spécifique contenu dans cette source, nous espérons avoir montré que ces registres sont une véritable mine d'or pour les historiens désireux d’étudier l'histoire des étuves en particulier, et la vie citadine médiévale en général.
Jelle Haemers (1980) enseigne l’histoire sociale et politique du Moyen Âge à la KU Leuven. Il est étroitement impliqué dans la recherche interuniversitaire sur la société urbaine dans les Pays-Bas et a publié de nombreux articles et ouvrages sur l’histoire du bas Moyen Âge. Ses recherches portent actuellement sur les conflits politiques dans les villes de la Flandre médiévale et du Brabant, ainsi que sur l’histoire des femmes dans les villes européennes du bas Moyen Âge.
Résumé. - Guillaume Des Marez et Hanns Schlitter, tous deux historiens, professeurs dans l’enseignement supérieur et archivistes, l’un à Bruxelles, l’autre à Vienne, ont échangé une importante correspondance au cours de la première décennie du XXe siècle. Les 83 documents qui la composent, en langues française et allemande, font ici l’objet d’une édition critique. La correspondance apporte des éléments biographiques précieux sur les deux érudits et témoigne de la poursuite de leurs travaux ainsi que du réseau de leurs relations professionnelles et privées, mais est également un vivant témoignage de la mutation de l’archivistique et des études historiques au tournant du siècle et de la méthodologie appliquée par les érudits et ce sur un plan international. Enfin, les lettres apportent des éléments surprenants sur l’opinion de Des Marez et de Schlitter vis-à-vis de l’actualité politique et sociale, mais surtout sur leurs relations avec la franc-maçonnerie.
Leopold Auer est né à Vienne en 1944. Au terme d'études à l'université de Vienne (histoire et philologie classique) et à l'Institut de recherches historiques autrichiennes (histoire autrichienne, sciences auxiliaires et histoire de l'art et du droit) de 1962 à 1968, il obtint son doctorat en 1968. Il devint ensuite membre de l'Institut autrichien et archiviste au Haus-, Hof- und Staatsarchiv (dont il fut le directeur de 1999 à 2008). En 1970 il suivit une formation en post-graduat au Stage technique international d’archives à Paris. De 1984 à 2000 il fut membre des instances dirigeantes du Conseil international des Archives (CIA) et de la rédaction de Archivum. Il est membre honoraire du CIA depuis 2004. Il est également professeur honoraire à l'université de Vienne depuis 1988, membre de la Commission d'histoire du droit autrichien de l'Académie des Sciences autrichienne (2007-2013). Ses principaux sujets de recherche sont l'histoire des relations internationales à l'époque moderne, l'histoire du Saint Empire romain germanique et les sciences auxiliaires de l'histoire. Au cours de ces quinze dernières années, il s'est tout particulièrement intéressé à la Guerre de Succession espagnole et au système judiciaire du Saint Empire romain germanique.
André Vanrie est né en 1940. Licencié en philosophie et lettres de l’Université libre de Bruxelles (Groupes Histoire, Histoire de l’art et archéologie, Philologie et histoire orientales). Cursus professionnel complet aux Archives de l’État en Belgique, depuis l’examen de candidat archiviste (1962) à la fonction de chef de département ff. pour la Wallonie (2003); retraité en 2005. Conservateur des Musées communaux de la ville de Bruxelles (1975-1977). Secrétaire, puis trésorier (avec fonction de rédacteur en chef) et trésorier d’honneur de la revue Archives et Bibliothèques de Belgique – Archief- en Bibliotheekwezen in België (1974-2013). Secrétaire général de la Société royale d’Archéologie de Bruxelles (1977-2013). Rédacteur en chef des Cahiers bruxellois – Brusselse Cahiers (2006-2019) et d’Archivum, revue du Conseil internationale des Archives (1986-2000), puis membre d’honneur de ce dernier.
Fragments de guerre – Oorlogsfragmenten 1914-1918. Bulletin de la Commission royale d'Histoire, 184, 2018, 406 p.
Résumé - Cette étude concerne la publication d’un journal de guerre (1914-1918) de Maurice Dartevelle (1890-1974) qui tout jeune sous-lieutenant d’artillerie sera affecté le 30 mai 1914 au fort d’Andoy destiné à assurer la défense de la forteresse de Namur. Il y décrit sa vie, l’atmosphère régnant du 4 au 24 août 1914, date à laquelle à la suite d’un bombardement intense ce fort dut se rendre, reddition qui le fit prisonnier. L’édition de ce texte est précédée d’une introduction retraçant la vie et la carrière de l’auteur.
Pierre Lierneux (1965), docteur en histoire de l’Université catholique de Louvain, spécialisé en histoire militaire à l’École royale militaire, gestionnaire de collection du Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire, puis chef du service Muséologie-expositions de l’institution scientifique. Membre de l’Académie royale d’Archéologie de Belgique.
Jean-Louis Van Belle (1942), docteur en histoire. Il s’est particulièrement intéressé à l’industrie de la pierre sous l’Ancien Régime. Dans ce cadre, il fonda en 1974 le Centre international de Recherches glyptographiques consacré à l’étude des signes lapidaires. Depuis 1979, il assure l’organisation à travers l’Europe de colloques internationaux, vingt à ce jour, consacrés à l’apport de ces signes à l’étude de l’archéologie du bâti. On lui doit, en particulier, de très nombreuses publications sur ces sujets.
Résumé - Durant l’automne 1916, le soldat belge Gabriel Vercken prend contact avec Joseph de Dorlodot, chef du « Service de correspondance et de documentation » basé à Folkestone. Originaire de Verviers, il dit avoir suivi de très près les événements des premiers jours de la guerre à Verviers et dans la région et se propose d’en faire la relation. La publication de cette source manuscrite inédite répond à trois préoccupations majeures. Tout d’abord, le texte de Gabriel Vercken, bien qu’inachevé, livre des indications très précises sur les événements qu’il a été amené à couvrir durant les premiers jours de guerre et constitue un apport indéniable, bien qu’a posteriori, aux témoignages déjà publiés. S’il confirme toute une série d’éléments connus des spécialistes, il apporte aussi de nombreuses informations neuves en matière de psychose des francs-tireurs et de méfaits commis par la 14e brigade d’infanterie allemande dans la région de Verviers (Verviers, Battice, Fécher, Herve, Micheroux, Soiron et Soumagne. Ensuite, il importe de signaler l’existence et d’attirer l’attention sur les très nombreux manuscrits concernant les événements survenus dans les communes belges durant les premiers mois de l’invasion, d’ampleur et d’intérêt comparables à celui de Gabriel Vercken, qui se trouvent dans les archives du Service de correspondance et de documentation. Enfin, il convient de mettre en lumière la nature exacte et l’extrême diversité des activités du Service de correspondance et de documentation créé par Joseph de Dorlodot, service aux nombreuses ramifications dont personne n’a fait la synthèse jusqu’à présent.
Pierre-Alain Tallier est chef de Département « Bruxelles » ff. et chef de Section « Archives contemporaines » aux Archives de l’état. Docteur en Histoire de l’Université libre de Bruxelles (ULB), il est l’auteur de plusieurs publications relatives à l’histoire de la Première Guerre mondiale et aux archives qui permettent de la documenter. Il a entre autres assuré la direction du projet de recherche de la politique scientifique consacré au Guide des sources de l’histoire de la Première Guerre mondiale en Belgique : Hans Vanden Bosch, Michaël Amara et/en Vanessa D’Hooghe, sous la direction de / onder leiding van Pierre-Alain Tallier, Guide des sources de la Première Guerre mondiale en Belgique – Archievenoverzicht betreffende de Eerste Wereldoorlog in België, Bruxelles, AGR, 2010, 1057 .
Résumé - Pierre Pirenne (1895-1914) était l’un des quatre fils de l’historien Henri Pirenne et son épouse Jenny Vanderhaeghen. Il s’est porté volontaire de guerre à l’âge de dix-neuf ans et a déjà été tué après quelques mois. Son journal de guerre, dont une partie seulement a été conservée, ne couvre que les premières semaines de la guerre, mais n’est pourtant pas moins envoûtant. Il peint l’image d’un jeune homme déterminé à se battre – non seulement contre l’ennemi allemand, mais aussi contre l’image de « fils à papa ».
Sarah Keymeulen a obtenu en 2017 son doctorat au Département d’Histoire de l’Université de Gand avec une thèse sur Henri Pirenne : Le phénomène Pirenne. L’histoire d’une réputation. Avant cela, elle avait publié, avec Jo Tollebeek, une synthèse sur la vie et l’œuvre du fameux historien : Henri Pirenne, Historian : A Life in Pictures (Leuven, 2011).
Résumé - Jules Wellens (1853-1932) fut nommé à la présidence de la Cour militaire – la plus haute juridiction de la Justice militaire belge – en 1913. Un an plus tard, l’éclatement de la Première Guerre mondiale changea radicalement son destin. Dès les premiers jours de la guerre, alors qu’il commença à suivre la retraite de l’armée, le magistrat débuta la rédaction d’un journal intime dont une copie repose aux Archives générales du Royaume. Durant plus de trois ans, il y décrivit un quotidien marqué à la fois par la souffrance d’un homme séparé de ses proches et son combat pour améliorer le cours de la Justice militaire. En lutte permanente avec l’Auditeur général et une partie des chefs de l’armée, Wellens réussit toutefois à profondément modifier le fonctionnement de la Justice militaire belge. Les extraits de ce témoignage rare n’en sont que plus intéressants et permettent de sortir de l’ombre le combat injustement oublié d’un magistrat courageux.
Michaël Amara est docteur en Histoire contemporaine (Université libre de Bruxelles). Spécialiste de l’histoire de la Première Guerre mondiale, il est actuellement chef du Service « Archives contemporaines » aux Archives générales du Royaume (Archives de l’État).
Arnaud Charon est doctorant en Histoire contemporaine aux Archives de l’État (Archives générales du Royaume) et à l’Université libre de Bruxelles. Il est spécialiste de l’histoire des déportations de la population belge durant la Première Guerre mondiale.
Résumé - Des millions de photographies aériennes ont été prises pendant la Première Guerre mondiale, par tous les partis engagés dans les combats. Elles ont formé pendant la guerre une source d’information militaire majeure. Environ un demi-million de ces photos aériennes ont été préservées dans les archives. La collection du Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire compte environ 48.000 photos du front belge. 16.000 photos de l’Australian War Memorial couvrent le front à Ypres. La Box Collection de l’Imperial War Museum à Londres conserve 133.000 plaques photographiques qui couvrent le front et l’arrière-pays occupé par les Allemands. L‘énorme collection du Bayerische Hauptstaatarchiv, qui compte quelque 300.000 documents sur le territoire belge et français forme une autre source majeure. Le présent article analyse les caractéristiques principales de ces photographies aériennes, met l’accent sur l’apport scientifique et historique de ces archives et propose quelques exemples de la contribution de la photographie aérienne 1914-1918 à la recherche archéologique et à la gestion du patrimoine ; quelques applications muséologiques sont également développées.
Birger Stichelbaut (°1982) s’intéresse surtout à la prospection archéologique, la photographie aérienne, l’archéologie du conflit et aux applications des systèmes d’information géographique. Il a soutenu avec succès son doctorat en 2009 avec une thèse intitulée : ‘World War One Aerial photographs : an Archaeological Perspective’. Il fut boursier FWO-Vlaanderen (2005-2009), puis chercheur postdoctoral au département d’Archéologie de l’université de Gand. Depuis 2014, il est le coordinateur du Centre de photographie aérienne et historique (CHAL), une collaboration entre l’université de Gand, la province de Flandre occidentale et le In Flanders Fields Museum d’Ypres. Il y réalise notamment une cartographie et analyse détaillée et à grande échelle du paysage de guerre en 14-18, à partir de photographies aériennes d’époque.
Jean Bourgeois (°1955, master Histoire et Archéologie 1978, docteur en Histoire et Archéologie (1985) avec une étude diachronique de la région de Comines-Warneton en Belgique). Après le doctorat, sa recherche s’est concentrée sur les âges des métaux en Europe occidentale. Avec le prof. Jacques Nenquin et le pilote Jacques Semey, il a lancé le projet de photographie aérienne (Centre pour la photographie aérienne historique et archéologique, CHAL), se concentrant plus récemment sur les photographies aériennes historiques, notamment celles de Première Guerre mondiale. Il est devenu professeur associé en 1991 et est maintenant professeur ordinaire au département d’archéologie de l’université de Gand (UGent). Il est membre correspondant du Deutsche Archäologische Institut (1996), Francqui Research professor (2010-2013), membre de l’Academia Europaea (2011) et membre de la Koninklijke Vlaamse Academie van België voor Wetenschappen en Kunsten (KVAB) (2011).
Résumé - L’édition de cette correspondance permet de mieux connaître les moyens de propagande déployés par la Belgique, durant la Première Guerre mondiale, afin de restaurer son image de pays aux sensibilités germanophiles avant 1914. Cet ensemble de quatorze lettres rédigées en 1915 et 1916 (sans oublier un memorandum rétrospectif de 1919) jette une nouvelle lumière sur les stratégies développées par la Belgique officielle en exil (Paul Hymans, Eugène Beyens, Georges Lorand) afin de purifier son image internationale.
Vincent Genin (°1989)est docteur en Histoire et assistant à l’Université de Liège. Il est l’auteur de plusieurs travaux en histoire des relations internationales et a soutenu en janvier 2017 une thèse intitulée : Un « Laboratoire belge » du droit international ? Réseaux internationaux, expériences et mémoires de guerres des juristes belges (1869-1940) (2 vol., 748 p.). Contact : V.Genin@ulg.ac.be
Résumé - Le 8 octobre 1915 se déroule à Bruxelles un colloque organisé par les autorités allemandes d’occupation, ayant pour objet la lutte contre les maladies vénériennes en pays occupé. Celui-ci est le résultat de préoccupations remontant au xixe siècle, mais que la mobilisation de masse dans une guerre de longue durée n’a fait qu’exacerber. L’objet du colloque concerne tant les occupants que les occupés, et tant les femmes que les hommes, mais l’organisation et la participation n’en sont pas moins monopolisés par le pouvoir occupant et masculin. L’exposé des mesures prises et des résultats obtenus s’inscrit dans une optique résolument néo-réglementariste, mais laisse cependant la place à un véritable débat autour de questions telles que l’obligation de divulgation, le délit de contamination ou l’utilisation des pays occupés comme laboratoire d’expérimentation exportables ensuite en Allemagne.
Emmanuel Debruyne (°1975) est professeur à l’Université catholique de Louvain (UCL) où il enseigne l’histoire contemporaine depuis 2007. Ses recherches, qui en 2014-2015 ont bénéficié d’une résidence à l’Institut d’Études avancées de Paris, portent principalement sur les occupations militaires durant les deux conflits mondiaux. Chercheur au CEGESOMA de 1999 à 2007, il a notamment participé à la mission d’enquête sur l’attitudes des autorités belges face à la persécution des Juifs, et est à ce titre un des auteurs de La Belgique docile (Luc Pire, 2007). Défendue en 2006, sa thèse de doctorat sur les réseaux de renseignements belges durant la Seconde Guerre mondiale a été publiée sous le titre La guerre secrète des espions belges (Racine, 2008). Plusieurs de ses publications se penchent également sur l’occupation en 14-18, que ce soit sous l’angle de la mémoire, des relations intimes occupants-occupées, de la résistance ou de la répression, notamment dans Je serai fusillé demain (Racine, 2011), écrit avec Laurence van Ypersele. Son dernier ouvrage, « Femmes à Boches ». Occupation du corps féminin dans la France et la Belgique de la Grande Guerre (Paris, Les Belles Lettres, 2018), examine la question de la sexualité entre occupants et occupées durant la Première Guerre mondiale. Plus récemment, ses recherches l’ont amené à interroger la question de la faillite et de ses conséquences sur l’individu au XIXe siècle.
Résumé - Les procès-verbaux des conférences mensuelles de l’école no 10 à Bruxelles conservés pour la période de la Première Guerre mondiale, sous l’occupation allemande, témoignent de l’engagement du directeur Nicolas Smelten et de ses collègues enseignants pour maintenir, malgré les circonstances, un enseignement de qualité. Les questions de pédagogie sont régulièrement soulevées, de même que celles qui relèvent de la discipline. Une attention particulière est accordée au bien-être, à la santé et aux loisirs des enfants, ce d’autant que la guerre perdure avec un cortège de privations.
Jean Houssiau, historien de formation et ancien archiviste de l’État et auprès de la Ville de Bruxelles, est actuellement chargé de projets transversaux en histoire à l’Instruction publique de la Ville de Bruxelles. Ses publications portent sur l’histoire urbaine en général et sur l’histoire de l’enseignement en particulier.
Christian Vreugde, historien de formation, est attaché aux Archives de la Ville de Bruxelles où il a inventorié la majeure partie des fonds d’archives de l’Instruction publique et des Établissements scolaires communaux. Ses publications portent notamment sur l’histoire de l’enseignement.
Résumé - Cette contribution publie les procès-verbaux du Conseil d’administration de la Société anonyme Verreries de Jumet entre le 15 mars 1915 et le 26 octobre 1918. Le but poursuivi ici est de documenter l’histoire économique et industrielle en Belgique pendant la Première Guerre mondiale et de démontrer, qu’au-delà du cliché, communément admis, de la « mise à mort » de l’industrie belge, il y a la politique dit « du moindre mal », qui apparaît être la position la plus souvent adoptée par les industriels belges.
Catherine Thomas est docteure en histoire, histoire de l’art et archéologie de l’Université catholique de Louvain. Sa thèse portait sur les grands commis du gouvernement central des Pays-Bas espagnols (1598-1700). Elle est actuellement conservatrice du Musée du Verre de Charleroi, où elle étudie notamment les vitraux dans l’espace civil à l’époque Art nouveau et Art déco et l’attitude de l’industrie du verre pendant la Première Guerre mondiale.
Résumé - Le manuscrit G 13860 de la bibliothèque de l’Université de Gand forme un rouleau d’environ 2,5 mètres. Ce rouleau est composé de quatre bandes de deux colonnes chacune, mais l’auteur démontre que celles-ci se présentaient à l’origine sous la forme d’une affiche en parchemin (environ 700 × 580 mm) comprenant huit colonnes. Le texte est une chronique relative à l’histoire de Flandre composée de plus de huit cents vers en moyen néerlandais. À partir de ce manuscrit gantois, cette contribution livre l’editio princeps de cette Korte rijmkroniek van Vlaanderen (petite chronique rimée de Flandre). Une attention particulière est également portée à un fragment conservé à la Bibliothèque royale de Belgique (ms. 2810-13, f. 1 *), peut-être un témoin du même texte. La chronique prête beaucoup d’attention aux soulèvements gantois du XVe siècle, mais semble avoir été composée en 1431. La position exacte qu’occupe ce texte au sein de l’historiographie flamande des XIVe et XVe siècles mériterait assurément encore une étude approfondie.
Remco Sleiderink est professeur de littérature moyen-néerlandaise à l’Université d’Anvers. Il est également affilié à la KU Leuven à Bruxelles. Le contexte d’origine de la littérature moyen-néerlandaise est au cœur de ses recherches qui portent une attention particulière au duché de Brabant et aux dynamiques entre la cour et les villes. Il s’intéresse également à la philologie matérielle, étudiant textes et manuscrits de manière intégrée. En outre, l’analyse littéraire, l’intertextualité et le multilinguisme forment des constantes importantes au sein de ses travaux.
Résumé. – La confrérie de Notre Dame des Sept Douleurs, fondée en 1499, fut l’une des associations les plus éminentes de Bruxelles à la fin du Moyen Âge et au début des Temps Modernes. La confrérie fut activement patronnée par la cour de Bourgogne, puis de Habsbourg, et bénéficia donc d’un mécénat d’art important. Le rôle prééminent de la confrérie contraste toutefois avec la quantité de sources originales qui a été préservée : presque toutes les archives de la confrérie sont perdues ou sont à l’heure actuelle introuvables. Une des rares sources conservées est un inventaire datant du dix-septième siècle. Il donne un aperçu des œuvres d’art, des bijoux, du patrimoine immobilier et des intérêts perçus à ce moment-là. Le document donne également un compte rendu détaillé des acquisitions des objets, des donateurs, de l’aspect physique des pièces et fournit donc un regard unique sur la culture matérielle et l’histoire de cette confrérie. En raison de son importance pour l’histoire de la confrérie et du passé politique, religieux et artistique de la ville de Bruxelles, l’inventaire est valorisé et rendu accessible à travers une édition critique.
Brecht Dewilde (1982) a étudié l’histoire et l’histoire de l’art. À l’Université de Louvain, il a rédigé une dissertation sur le fonctionnement des réseaux formels en temps de crise économique, qui a reçu le Prix Pro Civitate de l’Académie royale flamande de Belgique (Koninklijke Vlaamse Academie van België). Jusqu’en 2017, il était chercheur postdoctoral au projet PAI City and Society in the Low Countries, c. 1200-c. 1850 (Belspo). Depuis janvier 2018, il travaille comme assistant conservateur au Musée de la Ville de Gand (STAM).
Bram Vannieuwenhuyze (1980) (1980) est historien et a soutenu une thèse de doctorat sur le développement urbain de Bruxelles au moyen âge à l’Université de Gand en 2008. Ses recherches portent sur l’histoire des villes, la morphologie urbaine, la cartographie historique et l’histoire des paysages. Depuis 2015 il occupe la chaire de cartographie historique, établie à l’Université d’Amsterdam par la Fondation Cartographiae Historicae Cathedra. Il travaille également comme chercheur indépendant pour (www.caldenberga.be).
Résumé - Qui étaient les personnes qui siégeaient dans les États de Brabant au XVe siècle et pouvaient recevoir une lettre de convocation pour une assemblée ? Dans cette étude, je propose une vue d’ensemble et une analyse des États sur base de quatre listes de convocation non datées pour cet organe représentatif au XVe siècle. Étant donné l’importance de ces listes pour l’histoire politique- institutionnelle et sociale du duché de Brabant, les listes sont intégralement éditées et toutes les personnes mentionnées sont identifiées et pourvues de notes biographiques. La présence et la participation des représentants des sujets étaient appréciées surtout à l’occasion des grands événements politiques, et par conséquent la chancellerie ducale préparait chaque fois une nouvelle liste. Une recherche plus poussée a montré que de telles listes de convocation ont été compilées à l’occasion de l’inauguration du duc Antoine de Bourgogne en 1406, l’inauguration de duc Jean IV en 1415 et pour célébrer la paix que l’archiduc Maximilien avait conclu avec les villes rebelles de Brabant en août 1489. Conjointement avec la partie « brabançonne » de la liste de convocation de 1464 pour les États généraux, les listes offrent une vue d’ensemble des personnes que les contemporains considéraient comme leurs représentants politiques : le clergé, la noblesse et le tiers état. J’étudie également si les listes de convocation correspondent à la participation effective aux assemblées des États. Pour rendre le processus de convocation plus clair, quelques lettres de convocation sont éditées pour l’abbé de Parc, Engelbert I de Nassau, seigneur de Breda, et la ville d’Anvers.Mario Damen est maître de conférences d’histoire médiévale à l’Université d’Amsterdam. Il s’est spécialement intéressé à l’histoire sociale, politique et culturelle des Pays-Bas au Bas Moyen Âge et publie sur la noblesse, les tournois, la représentation politique, les vitraux et les princes Bourguignons- Habsbourg. Depuis 2016, il dirige un projet de recherches financé par la Nederlandse Organisatie voor Wetenschappelijk Onderzoek (NWO) et intitulé Imaginer un territoire. Constructions et représentations du Brabant médiéval tardif.
Résumé - Cette contribution comporte une édition des statuts du chapitre de Sainte Pharaïlde à Gand, du Moyen Âge à la fin de l’Ancien Régime. Le dossier se compose de cinq versions des statuts, datant de 1225 à 1788. Vu l’importance limitée de Sainte Pharaïlde parmi les autres chapitres flamands, il est remarquable qu’un dossier tellement intéressant ait survécu. L’ensemble des rédactions esquisse une image des évolutions subies et des adaptations réalisées au cours des siècles, pour se plier aux circonstances et surmonter les crises. D’autre part, les statuts sont profondément ancrés dans l’Institutio canonicorum, la Règle d’Aix-la-Chapelle datant du IXe siècle, qui déterminait l’essence de la vie canoniale. Les statuts du chapitre de Sainte Pharaïlde témoignent donc du souci de préserver la tradition et l’image de l’institution, et illustrent les mesures prises souvent sous la pression des événements afin de répondre à cette attente.Annelies Somers (Bruges, 1984) obtenait une licence en histoire à l’Université de Gand en 2006. En 2008, elle terminait un Master complémentaire en Archivistique à la Vrije Universiteit Brussel. Financée par la Politique scientifique fédérale, en collaboration avec l’Université de Gand et les Archives de l’État à Gand, elle a achevé une thèse de doctorat concernant le clergé séculier. En particulier, sa recherche concernait l’église de Saint-Nicolas et le chapitre de Sainte-Pharaïlde à Gand (1384-1614).
Résumé - Depuis une trentaine d’années, la problématique de l’installation et du commerce des prêteurs lombards au nord des Alpes fait l’objet d’un intérêt notoire auprès des historiens. Néanmoins, à ce jour, les liens entre ces prêteurs et l’évêché de Liège n’ont jamais été étudiés de manière approfondie. Dans cet évêché extrêmement prestigieux et opulent, les princes-évêques n’ont pourtant eu de cesse d’entretenir des relations particulièrement intenses, qu’elles soient profitables ou infructueuses, avec ces professionnels du monde de l’argent. Dans ce cadre, nous nous attacherons à étudier les attitudes adoptées par les évêques successifs vis-à-vis de la pratique usuraire. Une attention toute particulière sera accordée à Adolphe de Waldeck, auteur d’une spectaculaire expulsion à leur encontre en 1302, et aux raisons qui ont motivé ce geste fort. Le point de départ de cet article consacré à la position des prêteurs lombards officiant à Liège est un acte notarié daté du 7 novembre 1303. Deux frères de la famille astésane Abellonei installés à Liège y donnent procuration à leurs frères demeurés en Italie, afin de mener à bien toute une série d’opérations financières. L’étude de cet acte nous permettra d’aborder plus généralement la position des prêteurs lombards à Liège, à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle.Antoine Bonnivert est Aspirant FRS-FNRS à l’Université libre de Bruxelles. En 2014, il a entamé, sous la direction du professeur Alexis Wilkin, une thèse de doctorat en histoire médiévale intitulée “La crosse, le glaive et le pain : évêques et accès à la nourriture dans l’espace rhéno-mosan (XIIIe-XVe siècle)”. Ce travail a pour but d’étudier les mesures prises par les évêques successifs de Liège, Utrecht et Cologne afin d’encadrer et de réguler l’accès de la population de leurs évêchés respectifs à la nourriture.
Résumé - Cette contribution tente, à l’aide de quatre documents, d’apporter un éclairage nouveau sur la révolte Brabançonne de 1488-1489 contre Maximilien d’Autriche, régent des Pays-Bas bourguignons. Alors que la violence armée et le déroulement militaire du conflit ont occupé une place prépondérante dans des études antérieures, cet article se consacre au dialogue qui s’amorce entre les parties dans cette période de troubles. Les textes édités montrent comment Maximilien, son entourage, les députés des États Généraux et les insurgés appliquaient, influençaient et, parfois, réprimaient les délibérations pour augmenter leur impact sur le cours du conflit. Sur base d’une analyse approfondie des documents, cet article propose des explications à l’échec des négociations de paix avec les insurgés et permet d’examiner le rôle de médiateur des députés des États Généraux. En outre, cette recherche discute les arguments qui étaient utilisés pour influencer les actions des autres parties, et démontre qu’aussi bien l’entourage de Maximilien que les insurgés évitaient et restreignaient parfois le dialogue dans une tentative de protéger leur politique.
Valerie Vrancken est doctorante à l’université de Louvain (KU Leuven). Dans le cadre du PAI “City and Society in the Low Countries” (P7/26), elle étudie la culture politique dans le duché de Brabant au bas Moyen Âge, et les chartes inaugurales des ducs de Brabant en particulier. Elle a terminé ses études d’histoire à la KU Leuven en 2012 avec un mémoire de master consacré à la révolte bruxelloise contre Maximilien d’Autriche (1488-1489).